Prise en charge de l'endométriose : l'ARS Normandie s'engage

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Douleurs pelviennes fréquentes, durant les règles ou pendant les rapports sexuels (dyspareunie)… Autant de symptômes qui ne sont pas normaux chez les femmes et pouvant traduire les signes de l’endométriose. Dans le cadre de la stratégie nationale de lutte contre l’endométriose, l'ARS Normandie s'engage pour lutter contre l’errance diagnostique et améliorer la prise en charge des femmes concernées.

En France, l’endométriose touche près de 10% des femmes en âge de procréer. Aujourd’hui, le diagnostic est trop souvent tardif : en cas de doute, consulter son professionnel de santé (médecin généraliste, gynécologue ou sage-femme) est une première étape indispensable.

Qu'est-ce-que l'endométriose ?

L’endométriose est une maladie gynécologique chronique de la femme en âge de procréer qui se caractérise par le développement d’une muqueuse utérine (l’endomètre) en dehors de l’utérus, colonisant d’autres organes avoisinants.

Maladie complexe aux symptômes variés selon les femmes touchées, elle se traduit le plus souvent par des douleurs durant les règles, les rapports sexuels, douleurs pelviennes, et est une source fréquente d’infertilité. Ses causes sont également mal connues, associant plusieurs facteurs qu’ils soient liés aux menstruations, facteurs hormonaux génétiques ou environnementaux.

      Pour lutter contre l’errance diagnostique et améliorer la prise en charge des femmes concernées, la stratégie nationale de lutte contre l'endométriose présentée le 12 janvier 2022 fixe trois objectifs :

      1. Comprendre l’endométriose et ses causes, par le lancement d’un programme national de recherche
      2. Créer un « réflexe endométriose » auprès de tous les publics, que ce soit à l’école, à l’université, à domicile, au bureau, et dans les milieux médicaux, pour mieux faire connaître et reconnaître la maladie, et mieux utiliser les traitements disponibles
      3. Baliser le parcours de diagnostic et de soins, par la création de parcours territoriaux de soins avec au moins un centre de recours et d'expertise identifié par région, qui sera un pôle de formation et de diffusion des connaissances en ville et à l’hôpital, en lien avec le tissu associatif.

      Les ARS sont ainsi chargées d’organiser, sur les territoires, des filières dédiées à la prise en charge de l’endométriose

      Dès mars 2016, l’ARS a reconnu et financé le CHU de ROUEN comme un centre expert dans la prise en charge des formes complexes de la maladie. Depuis plus de 10 ans, ce centre organise des Réunions de Concertations Pluridisciplinaires (RCP) avec les acteurs publics et privés de la gynécologie, de l’imagerie, de la douleur, de la prise en charge digestive et urologique, de l’infertilité, de la médecine générale… Une place importante est également accordée à la recherche (Cohorte CIRENDO...) et aux associations de patientes (https://www.endofrance.org/).

      Dans le cadre de la stratégie* nationale de lutte contre l’endométriose, l'ARS Normandie œuvre actuellement à développer une filière dédiée sur le territoire pour réduire les délais diagnostiques et améliorer les parcours. Un appel à candidatures sera ainsi lancé cet été dans la région.

      Les travaux menés par l'ARS Normandie visent à identifier les professionnels normands pouvant délivrer la juste prise en charge pour chaque femme en âge de procréer (la maladie apparaît  avec un délai variable d’une femme à l’autre après les premières règles et « s’éteint » à la ménopause).

      Si le diagnostic et le traitement de première intention reposent sur les professionnels de santé de proximité, certaines prises en charge complexes multidisciplinaires nécessitent le recours à des équipes pluridisciplinaires habituées à cette pathologie, à ses manifestations douloureuses et à des prises en charges chirurgicales complexes.

      La filière définira ainsi un cadre structuré de prise en charge pour les patientes, les professionnels de santé et les paramédicaux, afin d'offrir :

      • un accès à un diagnostic rapide sur l'ensemble du territoire ;
      • un accès précoce à des soins pluridisciplinaires de qualité, grâce au développement de Réunions de Concertation Pluridisciplinaires (RCP) et à l'élaboration de parcours de soins.

      La filière permettra de :

      • organiser le diagnostic ;
      • sécuriser les prises en charges ;
      • améliorer la pertinence des explorations complémentaires ;
      • améliorer le traitement médical ;
      • améliorer la pratique d'actes chirurgicaux (exploratoires ou thérapeutiques).