
La Normandie s'étend sur le massif ancien armoricain et sur les roches sédimentaires du Bassin parisien. Les formations aquifères calcaires, parfois hétérogènes mais souvent assez productives du Bassin Parisien, constituent l’essentiel des ressources en eau exploitées. A l’Est, l’aquifère crayeux du Crétacé est un réservoir discontinu qui présente des perméabilités variables. A l’Ouest, à l’exception de l’aquifère de formation quaternaire du Centre Manche, les aquifères souterrains de socle sont peu étendus et fournissent des débits plutôt faibles ; les eaux superficielles sont donc fortement sollicitées.
La mise en place des périmètres de protection autour des ouvrages de captage est l'un des outils concourant à assurer la sécurité sanitaire de l'eau destinée à la consommation humaine.
Définis sur la base de critères hydrogéologiques et déclarés d’utilité publique (DUP), les périmètres de protection correspondent à un zonage autour des captages en vue d’assurer la préservation de leur qualité. Cette procédure réglementaire a été rendue obligatoire pour tous les ouvrages de prélèvement d’eau. En complément des indispensables actions générales de préservation des ressources dans la politique d’aménagement et des actions engagées pour limiter la pollution diffuse des ressources en eau, les périmètres de protection s’affirment comme l’outil privilégié pour prévenir et diminuer toute cause de pollution susceptible d’altérer la qualité des eaux prélevées.
En Normandie, sur un total de 1 181 captages, 921 soit 78 %, bénéficient d’une protection avec déclaration d’utilité publique. Ceci correspond à 84 % des débits. Plusieurs captages peuvent appartenir à une même zone de captages ou champ captant (groupe de captages ayant le même périmètre rapproché). En Normandie, les 1 181 captages sont répartis en 844 champs captants.

Les services Santé Environnement participent activement, en liaison avec les collectivités, à la définition, la mise en œuvre et l’instruction de ces périmètres de protection.
Cette action est une action prioritaire des Plans Régionaux en Santé Environnement.
Chaque année la procédure de mise en place des périmètres de protection aboutit pour une quarantaine de captages : 413 ont été protégés par DUP depuis 2005. Pour 208 de ces captages, soit 17,6 %, le dossier des périmètres de protection est en cours de réalisation ou d’instruction administrative. Pour une trentaine de captages notamment en Seine Maritime, la protection est en cours de révision.
Si plus d’un tiers a été abandonné dans le cadre de la rationalisation des systèmes d’alimentation en eau (faible débit, vétusté…), 77 ont dû être abandonnés du fait de leur manque de protection et 188 captages du fait de la dégradation de la qualité de l’eau brute. Plus de la moitié des causes d’abandon liés à la qualité a pour origine la pollution par les nitrates (113).