Résurgence de la coqueluche en France au 22 juillet 2024
Face au cycle de recrudescence de la coqueluche que rencontre la France et l’Europe actuellement, la Haute Autorité de Santé (HAS) recommande que toute personne en contact proche avec un nouveau-né et/ou nourrisson de moins de six mois, dans un cadre familial ou professionnel, reçoive un rappel si le dernier vaccin contre la coqueluche date de plus de cinq ans.
Pour consulter le communiqué de presse de la Haute Autorité de Santé
Qu'est-ce que la coqueluche ? Quels sont les symptômes ?
La coqueluche est une infection bactérienne respiratoire qui se manifeste par des quintes de toux violentes et nombreuses, surtout nocturnes ; cette toux provoque parfois des vomissements, et laisse le malade très essoufflé. Il n’y a pas d’éruption, et peu ou pas de fièvre. Si la maladie n’est pas traitée à son début, la toux peut persister plusieurs semaines (mais le malade n’est plus contagieux après 3 semaines de toux, même sans traitement antibiotique).
Comment diagnostiquer l'infection ?
Une confirmation biologique peut être nécessaire s’il n’y a pas de cas de coqueluche dans l’entourage. Les examens biologiques ne sont pratiqués que si le dernier rappel de vaccination date de plus de 3 ans et si la toux dure depuis moins de 3 semaines.
La prise de sang (sérologie) n’est pas suffisamment fiable et ne doit plus être pratiquée (elle n’est d’ailleurs plus remboursée depuis 2011). Le seul prélèvement à réaliser est un prélèvement de mucus nasal, par aspiration ou écouvillonnage, qui sera traité par méthode de biologie moléculaire (PCR) ; cet examen est pris en charge par l’Assurance Maladie.
Contagiosité et transmission
La maladie est très contagieuse : 1 personne contaminée transmet la maladie à 15 autres personnes en moyenne. Sa transmission s'effectue par voie aérienne et se fait au contact d'une personne malade présentant de la toux. Cette contagiosité, présente dès le début de la toux, est maximum pendant 10 jours et peut durer 3 semaines en l’absence de traitement. Un traitement antibiotique adapté réduit la période contagieuse de 3 à 5 jours après le début du traitement, selon l'antibiotique choisi.
Personnes fragiles
La maladie peut parfois devenir grave chez certaines personnes fragiles :
- Les nourrissons de moins de six mois
Incomplètement vaccinés, la coqueluche chez eux peut donner lieu à une hospitalisation.
- Les femmes enceintes
La protection la plus efficace du nouveau-né contre la coqueluche est celle conférée par les anticorps anti coquelucheux maternels transférés via le placenta pendant la grossesse. Il est donc recommandé de vacciner les femmes enceintes, de préférence entre 20 et 36 semaines d’aménorrhée à chaque grossesse, même si la femme a été vaccinée peu de temps avant la grossesse.
- Les personnes âgées
- Les personnes immunodéprimées ou souffrant de maladies respiratoires chroniques
Comment prévenir l'infection ?
Se protéger par la vaccination
La prévention de cette maladie repose essentiellement sur la vaccination.
Chez les enfants, la primo-vaccination est réalisée à 2 et 4 mois de vie suivi d'un rappel à 11 mois. Un second rappel se fait à 6 ans puis un troisième à 11-13 ans avec une dose réduite en antigènes.
Chez les adultes, la vaccination de la coqueluche est recommandée par un rappel à l’âge de 25 ans (rattrapage possible jusqu’à 40 ans) et dans le cadre de la stratégie du cocooning (pour l’entourage du nourrisson au cours de ses 6 premiers mois de vie).
Chez la femme enceinte, on recommande :
- la vaccination des femmes enceintes à partir du 2e trimestre de grossesse, en privilégiant la période allant du 5e eu 8e mois de grossesse ;
- la vaccination des personnes de l’entourage proche du nourrisson, lorsque la mère n’a pas été vaccinée pendant la grossesse, ou a été vacciné moins d’un mois avant l’accouchement.
Chez les professionnels de santé et de la petite enfance, les rappels de 25, 45 et 65 ans doivent désormais comporter la valence coquelucheuse (dTPca).
Les mesures universelles d’hygiène pour la prévention des maladies respiratoires
Le port du masque fait partie des mesures universelles d’hygiène pour la prévention des maladies respiratoires au même titre que l’hygiène des mains et l’aération des locaux. En population générale, le port du masque peut être indiqué pour les personnes atteintes d’une infection transmise par voie respiratoire (rhume, grippe, bronchiolite, coqueluche, rougeole, …), lorsqu’elles sont en contact avec d’autres personnes et pendant la période de contagiosité́.