Infections invasives à méningocoque

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Les Infections invasives à méningocoque (IIM) sont des infections causées par des bactéries qui peuvent avoir des conséquences graves. Ces infections font parties des Maladies à déclaration obligatoire (MDO). Au cours des 10 dernières années, le taux d’incidence (nombre de nouveaux cas d'une pathologie pendant une période donnée) des IIM en France était d’environ 1 cas pour 100 000 habitants.

  • Les symptômes les plus fréquemment décrits associent de la fièvre, des maux de tête, une raideur de la nuque, des nausées ou vomissements, une intolérance aux bruits ou à la lumière.
  • Ces symptômes peuvent évoluer vers trois formes graves, potentiellement mortelles :
    • une bactériémie (présence de bactérie pathogène dans le sang) ;
    • une méningite (inflammation des membranes qui enveloppent le cerveau et la moelle épinière) ;
    • la forme la plus grave est la bactériémie à méningocoque caractérisée par un purpura extensif : le purpura fulminans (taches rouges ou violacées sur le corps ne s'effaçant pas à la vitropression, associées à une altération de l’état général et une fièvre élevée mal tolérée).
  • Les méningocoques se transmettent par les gouttelettes projetées dans l’air (sécrétions rhino-pharyngées) ou par la salive. Leur transmission est strictement interhumaine, notamment en milieu familial ou en conditions de vie en collectivité, et nécessite un contact proche (en face à face à moins d’un mètre) et prolongé (plus d’une heure). Ils ne survivent pas dans le milieu extérieur.

Lors de la survenue d’un cas d’IIM, on estime qu’il y a un risque de transmission pour les personnes ayant été exposées directement et de manière prolongée aux sécrétions rhino-pharyngées du cas dans les dix jours ayant précédé la survenue de l’IIM.

Si vous présentez ce type de symptômes, et au moindre doute, il faut contacter en urgence le 15 qui vous décrira la conduite à tenir.

Tout signalement de cas suspect d’IIM est une urgence et doit être réalisé dans les plus brefs délais. Dans cette situation, le pôle de veille et sécurité sanitaire de l’ARS identifie les contacts du cas et peut proposer pour les personnes contact à risque :

  • Une antibioprophylaxie (prise d’antibiotique pour des personnes non malades en prévention) le plus rapidement possible (au maximum 10 jours après le dernier contact avec le cas), en lien avec le médecin traitant ou le médecin de garde.
    • Elle a pour objectif d’éradiquer le portage de la souche virulente et de prévenir sa diffusion en population générale en réduisant le risque de cas secondaires.
    • Elle est proposée à tous les contacts à risque, quel que soit leur statut vaccinal.
  • Une vaccination spécifique selon le sérogroupe identifié peut également être proposée aux sujets contact appartenant à la même communauté/collectivité s'ils se retrouvent de façon régulière et répétée dans l’entourage proche du cas.

Il existe plusieurs types de méningocoques. Les plus fréquents en France sont les méningocoques de groupe B, C, W et Y.

En population générale, deux types de vaccins sont pris en charge par l’Assurance maladie :

  • le vaccin méningococcique C est obligatoire pour tous les nourrissons nés depuis le 1er janvier 2018, avec une injection à l’âge de 5 mois et une deuxième injection à l’âge de 12 mois. Un rattrapage vaccinal (une seule injection) peut être effectué jusqu’à 24 ans révolus pour les enfants, adolescents et jeunes adultes non vaccinés ;
  • le vaccin méningococcique B est recommandé depuis avril 2022, avec un schéma à trois doses : 3 mois et 5 mois puis  une dose de rappel à 12 mois. Un rattrapage vaccinal est possible jusqu’à l’âge de 2 ans.

Les vaccins tétravalents conjugués ACYW font également l’objet de recommandations pour des situations particulières : personnes immunodéprimées, milieu professionnel, voyage à l’étranger.

Les IIM sont à signaler sans délai à l’Agence régionale de santé (ARS), au point focal régional puis à notifier au moyen de la fiche Cerfa disponible sur le site de Santé publique France : Liste des maladies à déclaration obligatoire (santepubliquefrance.fr)