La prolifération d’algues vertes (principalement des ulves ou « laitue de mer ») se produit chaque année avec plus ou moins d’intensité selon la température et la transparence de l’eau qui favorisent leur développement, la courantologie du site (le confinement est propice à ces proliférations) et l’abondance des apports nutritifs - en particulier les composés azotés et phosphorés – véhiculés par les rivières débouchant sur l’estran. En cas d’échouage abondant, la putréfaction de ces algues s’accompagne de nuisances olfactives liées notamment aux gaz produits (ammoniac, hydrogène sulfuré…) lors de leur décomposition et susceptibles d’être toxiques dans des conditions particulières de faible dilution dans l’air.
Suite aux situations observées lors d’échouages massifs d’algues vertes sur les côtes bretonnes, le Ministère chargé de la santé a introduit en 2011 des mesures concernant le suivi et la gestion de ces échouages dans le dispositif de contrôle sanitaire des eaux de baignade. Leur évacuation régulière est un moyen simple d’éviter que le processus de décomposition ne s’engage sur la plage avec les désagréments que cela comporte. |
Les observations sur les plages normandes
Sur le littoral de la Manche et du Calvados, une observation détaillée de l’état des plages est réalisée par les agents du laboratoire lors de chaque prélèvement d’eau à l’aide d’une grille d’observations préétablie par l’ARS permettant de recueillir des informations comparables sur la nature et l’évolution des dépôts. Outre les algues vertes susceptibles de développements et d’échouages massifs conditionnés par des facteurs tels que la qualité de l’eau ou la configuration du site, certains secteurs de l’estran se trouvent parfois affectés par des dépôts importants d’algues brunes habituellement fixées aux rochers. Ces échouages se manifestent souvent suite à des épisodes météorologiques (tempêtes) lorsque la forte agitation de l’eau contribue à arracher les algues à leur support.
Les observations relevées au cours des dernières campagnes estivales, tant dans la Manche que dans le Calvados, correspondent majoritairement à des constats d’absence ou de faible dépôts d’algues, traduisant globalement un faible échouage d’algues vertes sur les zones de baignade.
Cette frange littorale apparaît plus marquée par les échouages d’algues brunes consécutifs à des conditions météorologiques et/ou de marée (tempêtes, marées de forte amplitude) qui favorisent ces apports. Les faibles échouages constatés sur les côtes de l’Eure et de la Seine-Maritime n’ont pas jusqu’ici justifié une observation détaillée de l’état des plages en cours de saison.