L’ARS a ainsi immédiatement coordonné ou assuré dans le cadre de la gestion de crise :
- la capacité du système de santé à prendre en charge les éventuelles victimes, notamment par le suivi du recours aux soins aigus et l’alerte des professionnels de santé du territoire ;
- la protection des personnes vulnérables en institutions ou établissements, en alertant les établissements de santé et les établissements médico-sociaux accueillant des personnes âgées et des enfants en situation de handicap ;
- l’élaboration et la diffusion de mesures de précaution, en coordination avec les autres services de l’État ;
- le soutien psychologique à la population ;
- la communication et l’information sur les enjeux sanitaires ;
- l’alerte des exploitants d’eau potable pour une surveillance renforcée de l’eau du robinet.
Dans le cadre de la gestion post-accidentelle, l’ARS a :
- engagé une coopération avec les professionnels de santé, les représentants des usagers et les élus pour adapter sa stratégie d’information en tenant compte des avis de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES) et Santé publique France (SPF) et pour répondre aux attentes des différents acteurs cibles ;
- contribué à l’évaluation de l’impact sur la santé à moyen et long terme : saisine de SPF par la Direction générale de la santé et coopération avec la cellule interrégionale d’épidémiologie (CIRE) ;
- mis en place une coopération avec les établissements sanitaires et médico-sociaux pour évaluer les dégâts subis ;
- engagé une surveillance renforcée de la qualité de l’eau du robinet (eaux destinées à la consommation humaine selon les préconisations de l’ANSES),
- participé à la cellule post-accidentelle chargée de suivre et d’interpréter les résultats des analyses et études environnementales.
A la suite de l’incendie des entrepôts des entreprises Lubrizol et NL Logistique en septembre 2019 à Rouen, Santé publique France a mis en place, à la demande des ministères en charge de la santé, de l’écologie et du travail, un dispositif global d’évaluation épidémiologique de ses conséquences sur la santé, qu’elles soient survenues au moment de l’accident ou qu’elles apparaissent plusieurs mois ou années après.
Pour en savoir plus - Site Internet de SpF
Saisine de Santé Publique France par la Direction Générale de la Santé
De multiples analyses ont été effectuées à la suite de l’incendie : air, sols, eaux, végétaux,… L’ensemble des résultats sont disponibles sur le site de la préfecture.
En savoir plus :
Incendie Lubrizol et NL Logistique du 26 septembre 2019 / Actualités / Accueil - Les services de l'État en Seine-Maritime
Autres mesures mises en oeuvre à la suite de l'incendie
Recommandations sanitaires :
Les premières recommandations sanitaires ont été mises en œuvre afin de limiter l’exposition aux fumées et aux retombées lors de l’incendie (que faire en cas de contact avec les suies, comment nettoyer son logement...).
Évaluation et suivi de l’impact sur la santé de la population exposée :
Santé publique France a recensé dans le cadre de son dispositif de surveillance mis en œuvre au moment de l’incendie et les semaines qui l’ont suivi :
- 18 passages aux urgences pour « intoxications aux fumées et gaz » entre le 26/09/19 et le 20/10/19 ;
- augmentation du nombre de consultations pour problèmes respiratoires (crise d’asthme, toux et dyspnée) entre le 26/09/19 et le 03/10/19, chez les adultes notamment, avec un retour à un niveau habituel à partir du 04/10/19 ;
- augmentation du nombre de consultations pour malaises, céphalées et migraines le 30/09/19 chez les adultes, avec un retour à un niveau habituel le 02/10/2019 ;
- augmentation du nombre de recours aux urgences pour troubles anxieux les 20/10/19 et 26/10/19 (dont le lien avec l'incendie n'a pas été établi) ;
- 42 actes enregistrés par l’association SOS Médecins Rouen comme étant en lien direct avec l’incendie des sites Lubrizol et NL Logistique entre le 26/09/19 et le 06/10/19 (principalement pour crises d’asthme, toux, nausées et vomissements, céphalées et vertiges) ; 1 acte pour céphalée a été enregistré le 10/10/19 puis 2 autres le 14/10/19 pour trouble gastrique et vomissement.
Soutien psychologique :
Pour faire face à l’inquiétude et au stress ressentis par la population, et répondre à la demande des maires, l’ARS a mobilisé en coordination avec la préfecture des volontaires de la CUMP et des bénévoles de la Croix-Rouge une cellule de soutien psychologique le 2/10/2019. 47 personnes ont été accueillies par une équipe de psychiatres, psychologues et infirmiers avec l’appui de la Croix Rouge dans un centre municipal de Rouen. Cette cellule a été fermée le 11/10/2019 au soir. Il a alors été rappelé les modalités de soutien psychologique de droit commun. Ainsi après consultation du médecin traitant, celui-ci peut si nécessaire orienter les personnes sur l’agglomération de Rouen : vers le CASP (Centre d’Accueil et de Soins Psychiatriques), les urgences du CHU et l’UNACOR (Unité d’Accueil et d’Orientation) au CH du Rouvray et hors agglomérations : vers les CMP (Centre Médico-Psychologique) adultes ou enfants les plus proches du domicile).
Suite à l’incendie du 26 septembre 2019 et selon les recommandations de l’Agence nationale de la sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses)., des investigations poussées de recherche de substances chimiques dans l’eau destinée à la consommation humaine, bien au-delà du contrôle sanitaire habituellement réalisé par l’Agence régionale de santé de Normandie, ont été assurées pendant une année et ont pris fin en septembre 2020. De nombreuses substances chimiques ont été recherchées par les laboratoires agréés. Les analyses ont porté notamment sur des métaux, des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) qui sont des composés issus de combustion, des solvants chlorés, des solvants benzéniques (BTX pour Benzène, Toluène, Xylène), les hydrocarbures (paramètre intégrateur nommé indice hydrocarbure), les dioxines et furanes, les PCB. Les analyses ont montré l’absence ou la présence en concentrations très faibles et inférieures aux valeurs sanitaires de référence, des produits recherchés. Ce sont ainsi 499 PLV suivis d’analyses qui ont été réalisés entre le 26 septembre 2019 et le 15 septembre 2020 : 10 au niveau de réservoirs sous le panache et 489 sur les 38 ressources surveillées depuis le 30/10/2019.
Tous les résultats obtenus ont confirmé l’absence ou la présence en concentrations très faibles et bien inférieures aux valeurs sanitaires de référence, des produits recherchés.
Les tableaux de l’ensemble des données brutes et interprétées de ces résultats sont en ligne sur le site de la préfecture de la Seine-Maritime ici.