Etroitement surveillé depuis l’épidémie déclarée en 2022, le mpox de clade 2 continue de circuler à bas bruit sur le territoire national. En parallèle et depuis plusieurs mois, une épidémie de mpox de clade 1, et notamment de clade 1b, est en cours dans certains pays d’Afrique centrale.
Afin d'accompagner les messages de prévention, les mesures de protection, d’informer sur les symptômes, les traitements et la vaccination, de conseiller et d’orienter vers les dispositifs de prise en charge, une plateforme téléphonique d'information dédiée est en place :
Mpox Info service
0801 90 80 69
(appel gratuit depuis un poste fixe en France, de 8h à 23h 7j/7)
Comment se transmet le virus ?
Le Mpox peut se transmettre de l’animal à l’homme mais aussi d’un être humain à un autre.
La transmission entre humain (via un contact avec une personne infectée) peut se produire lors :
- un contact étroit et direct avec cette personne via les lésions cutanées (plaies, croûtes), les fluides corporels (sang, salive, sperme), ou les muqueuses (bouche, anus, orifices naturels produisant du mucus)
- un contact prolongé en face à face via les gouttelettes respiratoires projetées dans l’air lors d’un échange avec une personne
- un contact avec des objets ou du linge contaminés par la personne
Il existe aussi un risque possible de transmission de l'homme à l'animal.
La période de contagiosité commence dès l'apparition des premiers symptômes.
Les symptômes peuvent apparaître après une période d’incubation de 5 à 21 jours (le plus souvent 6 à 13 jours). Une personne malade peut contaminer dès l’apparition des symptômes et jusqu’à la cicatrisation des lésions.
Quels sont les symptômes ?
L’infection par le virus Mpox débute par une fièvre, souvent forte et accompagnée de maux de tête, de courbatures et d’asthénie. Après deux jours environ, apparaît une éruption vésiculeuse (petites cloques sur la peau remplies de liquide) qui évolue vers le dessèchement, la formation de croutes puis la cicatrisation. Des démangeaisons peuvent survenir. Les vésicules se concentrent plutôt sur le visage, les paumes des mains et plantes des pieds.
Les muqueuses sont également concernées, dans la bouche et la région génitale. Les ganglions lymphatiques sont enflés et douloureux, sous la mâchoire et au niveau du cou.
L’incubation de la maladie peut aller de cinq à 21 jours. La phase de fièvre dure environ un à trois jours. La maladie guérit le plus souvent spontanément, au bout de deux à trois semaines.
Le diagnostic est essentiellement clinique.
Contactez tout d’abord votre médecin. Il se rapprochera du Samu Centre 15 pour l'évaluation du cas et l'organisation de la prise en charge (ce dernier, si nécessaire, se rapprochera d'un infectiologue) :
- organiser une consultation médicale (téléconsultation possible) avec un infectiologue qui classera le cas : exclu, suspect, probable ;
- organiser, si besoin (cas suspect), un prélèvement dans un établissement de santé de proximité. La confirmation biologique n’est pas systématique.
Quel isolement, dans quel cas ?
En cas de "cas suspect" : isolement à domicile si forme simple dans l’attente des résultats, hospitalisation, en chambre adaptée si signe de gravité.
En cas de "cas probable ou confirmé" : isolement du patient pendant trois semaines ou jusqu’à guérison (chute des croûtes) ; levée possible à 14 jours après avis de l’infectiologue.
Recommandations vaccinales
Depuis 2022, il est recommandé de se faire vacciner contre le mpox dans le cadre :
- D’une vaccination en préexposition pour les personnes à haut risque d’exposition :
- Les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH) rapportant des partenaires multiples et les personnes trans rapportant des partenaires multiples ;
- Les personnes en situation de prostitution ;
- Les professionnels des lieux de consommation sexuelle ;
- Les partenaires ou personnes partageant le même lieu de vie que celles à très haut risque d’exposition susmentionnées.
- D’une vaccination réactive autour des cas pour :
- Les personnes contacts à risques telles que définies par SpF ;
Cette vaccination doit idéalement être administrée dans les 4 jours suivants le contact à risque et au plus tard dans les 14 jours.
- Les personnes contacts à risques telles que définies par SpF ;
Dans le cadre de la situation internationale concernant le mpox et suite à l’USPPI déclenchée par l’OMS le 16 août, le Ministère du Travail, de la Santé et de la Prévention a renforcé sa stratégie vaccinale. Ainsi, depuis le 3 septembre et conformément à l’avis de la HAS du 29 août 2024, il est recommandé :
- En plus de la vaccination des personnes contacts à risque d’un cas de mpox, aux personnes immunodéprimées ayant eu un contact étroit avec une personne contact à risque de recevoir une vaccination post-exposition ;
- Aux personnes dans la cible de la vaccination préventive contre le mpox qui n’ont pas été vaccinées depuis 2022 d’initier leur schéma vaccinal ;
- Aux personnes dans la cible de la vaccination préventive ayant reçu une première dose mais qui n’auraient pas terminé leur schéma vaccinal à 2 doses (ou 3 doses pour les personnes immunodéprimées) depuis 2022 de recevoir une dose de vaccin complémentaire ;
- Aux personnes dans la cible de la vaccination préventive qui ont terminé leur schéma vaccinal contre le mpox depuis 2022 de recevoir une dose de rappel (cela ne concerne pas les personnes vaccinées dans l’enfance qui auraient reçu une dose complémentaire de vaccin depuis 2022).
En cas d’infection pour le mpox entre 2022 et aujourd’hui, aucune vaccination n’est recommandée.
La vaccination peut aussi être envisagée au cas par cas pour les professionnels de santé amenés à prendre en charge les personnes malades.
En complément l’avis du Haut conseil de la santé publique (HCSP) publié le 4 septembre 2024 recommande la vaccination Mpox à certains voyageurs à destination de la zone de circulation active du Mpox de clade 1 (certains pays d’Afrique centrale, en particulier en République démocratique du Congo et dans les pays voisins de l’Afrique des grands lacs). Les voyageurs pour lesquels la vaccination est recommandée sont les personnes ayant des pratiques sexuelles à risque, les professionnels de santé et travailleurs humanitaires se rendant dans une zone de circulation active du Mpox de clade 1 ainsi qu’aux personnes originaires des zones à risque pour le clade 1 du Mpox partant rendre visite à leur famille (pour ces dernières, la décision de vacciner tiendra compte de la destination et de l’intensité de la circulation du Mpox sur le lieu de séjour).
Schéma vaccinal
Le schéma vaccinal comprend 2 doses (ou 1 dose unique pour les personnes ayant déjà été vaccinées contre la variole, et 3 doses pour les personnes immunodéprimées). La vaccination pourra être réalisée par un médecin ou par un(e) IDE sur prescription médicale.
Délai entre 2 doses : selon les récentes recommandations de la HAS, les secondes doses doivent être administrées à partir de 28 jours après la première injection.
Les personnes volontaires et concernées pourront accéder à la vaccination sur la base d’une auto-déclaration de leur statut de personne cible pour la vaccination, après évaluation de la balance bénéfice-risque individuelle de cette vaccination.
Les personnes rapportant un contact à risque avec une personne malade pourront également accéder de la même manière à la vaccination.
La vaccination ne confère pas une protection immédiate, aussi il est important de continuer à éviter tout contact à risque avec une personne infectée par le virus Mpox ou suspectée de l’être.
Trouver un centre de vaccination mpox
Retrouvez la liste et les coordonnées des centres de vaccination en Normandie en cliquant ici.
Pour rappel, Mpox est une maladie à déclaration obligatoire au même titre que les autres orthopoxviroses.
Tout cas probable et confirmé doit ainsi être signalé sans délai à l’Agence régionale de santé afin qu’elle mette en place les mesures nécessaires à la limitation du risque de propagation : isolement, contact-tracing pour identification des personnes contacts, rappel des mesures de prévention, organisation de la vaccination des contacts, etc. En particulier, une vaccination réactive autour des cas pourra être mise en place afin de limiter le risque de propagation.