
Le radon se diffuse dans l’air à partir du sol, directement au travers des couches géologiques et pédologiques. Sa diffusion vers la surface est favorisée par la présence de failles. A l’air libre, sa concentration est faible. A l’intérieur des bâtiments, il peut s’accumuler et atteindre des concentrations élevées en l’absence de bonnes conditions de ventilation. Sa concentration dépend donc des facteurs géologiques, mais aussi de la conception des bâtiments et des modes de vie.
Le radon est reconnu comme cancérogène pulmonaire depuis 1987 par le CIRC (Centre International de Recherche sur le Cancer).
Le lien entre exposition au radon et cancer du poumon a été en premier lieu démontré par des études menées sur des mineurs exposés, sous terre, à de fortes concentrations en radon.
Par ailleurs, si l’usage du tabac est responsable de la majorité des cancers du poumon, l’exposition simultanée au radon et au tabac augmente le risque.
Selon l’OMS, le radon est le deuxième facteur de risque du cancer pulmonaire et il est à l'origine de 6 à 15 % de l'ensemble des cas. Il est, dans les habitations, la principale source d'exposition à des rayonnements ionisants ce qui, dans de nombreux pays, représente 50 % de l'exposition des populations à la radioactivité naturelle. Pourtant, le public n'est guère sensibilisé à la menace que représente le radon pour la santé humaine et que des mesures relativement simples peuvent limiter.
Pour en savoir plus sur le radon, son origine et les effets sur la santé : site de l’OMS et un article sur le site de l'INVS (Institut de Veille Sanitaire).
En 2007, la DRASS de Basse Normandie avait financé une étude du BRGM (Bureau de Recherche Géologique et Minière) afin d’évaluer le potentiel de risque d’émanation de radon à partir de la concentration en uranium des formations géologiques et la densité des failles présentes dans ces formations.
Cette étude a mis en évidence un potentiel de risque d’émanation de radon à partir des caractéristiques géologique de terrain, qui peut être qualifié de relativement faible sur la région.
Sur son site internet, l'IRSN propose une rubrique consacrée au radon avec notamment une carte interactive pour connaître le potentiel radon de sa commune. Consultez la rubrique radon du site de l'IRSN

La réglementation sur la surveillance des concentrations en radon dans certains établissements recevant du public a été modifiée par le décret n° 2018-434 du 4 juin 2018, transposant la directive européenne du 5 décembre 2013.
Cette règlementation fixe des obligations de surveillance des concentrations en radon tous les 10 ans dans certaines catégories d’établissements recevant du public situés sur des zones à risque ( du fait de la nature géologique des terrains).
Les principaux changements vis-à-vis de la précédente règlementation qui date de 2004 sont :
- Un abaissement du niveau de référence de l’activité volumique moyenne: 300 Bq/m3 (400 Bq/m3 dans l’ancienne règlementation)
- La division du territoire en 3 zones à risque, faible à significatif, à l’échelle communale (classement par département dans la précédente règlementation).
Les établissements concernés par l’obligation de surveillance sont :
-Les établissements d’enseignement (y compris les internats),
-Les établissements d’accueil collectif d’enfants de moins de 6 ans,
-Les établissements sanitaires, sociaux et médico-sociaux avec hébergement,
-les établissements pénitentiaires,
-Les établissements thermaux,
…qui sont situés sur une collectivité classée en potentiel radon significatif (zone 3) , ou, qui sont situés en dehors de ces zones mais ont mis en évidence des mesures supérieures ou égales au niveau de référence (300 Bq/m3).
Les mesures doivent être réalisées par le propriétaire ou l’exploitant avant le 1er juillet 2020 pour les établissements nouvellement concernés.
Pour les établissements ayant déjà fait l’objet de mesures, celles-ci seront à renouveler dans les 10 ans suivant la réception des résultats de la dernière campagne.
L’Arrêté du 27 juin 2018 portant délimitation des zones à potentiel radon du territoire français a listé les communes (au 1er janvier 2016) par zone à risque. https://www.legifrance.gouv.fr/eli/arrete/2018/6/27/SSAP1817819A/jo/texte
La cartographie ci dessous, présente le classement des communes en Normandie listées dans l’arrêté ci dessus.
En cas de dépassement de la valeur de référence de 300 Bq/m3, le propriétaire ou l’exploitant doit mettre en œuvre des actions correctives visant à améliorer l’étanchéité du bâtiment vis-à-vis des points de pénétration du radon dans les locaux et améliorer le renouvellement de l’air. En cas de persistance de concentrations élevées, une expertise du bâtiment devra être réalisée suivi de la mise en œuvre des travaux afin d’abaisser les concentrations de radon en dessous du niveau de référence.
Le propriétaire ou l’exploitant doit réaliser ces actions dans un délai de 36 mois à la réception des résultats de la campagne de mesures.
Deux arrêtés sont en cours de consultation et devraient paraitre très prochainement, dont un précisera les modalités de gestion en cas de dépassement du niveau de référence.
Il est possible de réduire les concentrations en radon dans l’air des habitations de façon simple en aérant régulièrement le logement ou en le ventilant en permanence (VMC).
En matière de rénovation, ou de construction neuve, il est possible de prévenir l’accumulation de radon dans les logements par la mise en œuvre de techniques :
- étanchéité des sous-sols, vides sanitaires, murs et planchers, et des passages de canalisations ;
- ventilation des vides sanitaires,
- mise en place d’une ventilation mécanique contrôlée.
CSTB : Centre Scientifique et technique du BâtimentRetrouvez l'intégralité du site du CSTB ASNPour en savoir plus sur le radon, les effets sur la santé et la prévention, téléchargez la plaquette de l'ASN : Guide pour la gestion du risque lié au radon - collectivités territoriales (PDF 1,95Mo) ARS
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